Semaine 4 : de Samangan à Mazar-e Charif
Lundi 30 mai 2005, c'est difficile de s'entendre... J'arrive ce matin au lycée à six heures moins le quart, et je vois entrer dans la cour élèves et professeurs, qui avec son tchadri bleu par-dessus la tenue noire des étudiantes, enlevé dès la porte franchie, qui - très audacieuse - la tête seulement couverte du fichu blanc de rigueur. Au fur et à mesure, un petit attroupement se forme autour de moi, où chacune veut savoir d'où je viens, quel est mon nom, combien d'enfants j'ai, et surtout pourquoi je suis là, à attendre. Je ne réussis pas à expliquer en dari ce que je fais... ça viendra, j'espère...
Arrive, en retard sur le rendez-vous pris et cachée sous un tchadri blanc - couleur de Mazar-e Charif, mon interprète potentielle dont le nom est Nouria. Elle veut savoir quelle est l'organisation qui m'emploie... puis déclare que ses frères ont demandé qu'elle travaille pour un salaire fixe de deux cents dollars par mois. Je lui explique qu'il ne s'agit que de trois ou quatre interviews, que je ne reste pas... Le prix à l'interview que je lui propose correspond largement à ce salaire... Laissée à elle-même, elle ne peut pas prendre de décision, et notre entrevue s'arrête là...
Tant pis, j'aurai au moins pris mon premier teuf-teuf local, ce triporteur à moteur qui sert de taxi, et où il faut s'accrocher fermement pour franchir les embûches du terrain. Dans la rue, certains m'interpellent pour savoir ce que j'attends... d'où je viens... leur visage s'éclaire quand je parle de la France. En outre, ici je suis meihmân - invitée : le taxi est prêt à refuser le prix de sa course !
Onze heures, Qadir m'emmène voir une traductrice possible : je rentre dans une maison traditionnelle. Une porte en bois à double vantail dans le mur aveugle de la rue, un couloir étroit entre les parois en argile séchée, une cour rapidement entrevue, un escalier aux marches glissantes de boue, une salle à peine plus grande qu'un grand lit, largement éclairée par la cour, des tapis et quelques coussins. Haqila nous accueille avec un bébé dans les bras, et son mari écoute la discussion avec attention. Haqila lui traduit respectueusement chacun de nos échanges. Elle est étudiante sage-femme et se montre très disponible.
Quatorze heures trente, interview de Haqila. Originaire d'un village du coin, sa famille s'est exilée au Pakistan, où elle est née et a grandi. D'où sa pratique de l'anglais. Elle a été mariée à l'un de ses cousins. Il est illettré et était cordonnier au Pakistan. Ici, où ils sont revenus s'installer selon le désir de son épouse, il n'a pas encore trouvé de travail. Leur seul revenu pour l'instant est l'allocation de formation de Haqila : trente dollars par mois... Elle a deux filles, de trois et un ans, et ne souhaite plus d'enfants : elle ne veut plus prendre de risque. Elle explique qu'il est interdit par la pudeur de se faire accoucher par un homme, même en cas de risque fatal. Pour elle, ça n'aurait pas d'importance, mais pour son mari, si...
Seize heures trente, nous nous rendons chez une des assistantes maternelles de la crèche du centre de formation. Sa maison se situe dans un quartier éloigné de la ville. Dans la cour, il y a une vache et son veau, et une chèvre. Illettrée, elle est totalement inhibée et ne peut répondre à mes questions. Elle est d'ailleurs très vite entourée des femmes fortes de sa famille, sa mère et sa tante, qui la houspillent et répondent à sa place ! Ces deux matrones sont enthousiastes sur le principe d'égalité : maintenant elles peuvent travailler. Ainsi, le gouvernement leur fournit de la laine qu'elles filent. Elles sont payées vingt-cinq afghanis (environ trente centimes d'euro) par kilo de fil. S'il n'y avait pas le salaire de celle qui travaille pour une ONG, la maisonnée serait très proche du grand dénuement. Toutes trois ont voté à l'élection présidentielle (Qanoni pour assurer la paix disent-elles), et voteront pour les parlementaires. Pour choisir, les hommes se réunissent la veille du vote, décident ensemble et disent aux femmes pour qui elles doivent voter. Pourquoi ? D'abord parce qu'eux peuvent sortir de la maison et se faire une opinion en discutant avec les autres. Et puis, comme elles sont illettrées, elles ont besoin d'indications (le numéro d'ordre du candidat sur le bulletin de vote) pour voter...
Au retour, Haqila et moi attendons la voiture... C'est la première fois que je marche à coté d'une femme en tchadri : elle l'a relevé pour que nous puissions discuter en marchant, alors que nous sommes seules sur la route. Dès que la voiture nous rejoint, elle le rabat d'un geste sec pour se protéger du regard de ses occupants. Je lui parle ensuite à travers le quadrillage qui étouffe sa voix et m'interdit le contact des yeux... Haqila explique qu'elle peut s'en passer, mais comme elle n'est ici que le temps de sa formation, elle ne veut pas donner prise à des commérages. Mais dessous, pour sortir avec moi, elle a mis un jean moulant et une tunique brodée pakistanaise.
Le soir, Florence appelle pour s'inquiéter : les femmes afghanes qui travaillent pour Terre des Hommes, où elle est hébergée pour l'instant, lui ont raconté, en pleurs, les images de Clementina... N'y a-t-il pas quelquechose que les ONGs présentes à Kaboul pourraient faire ? N'ont-elles aucun pouvoir ?
Mardi 31 mai 2005, l'après-midi, je rends visite à la soeur aînée de Qadir, accompagnée de Haqila qui me sert d'interprète. Rabia, trente-huit ans, est mariée dans une famille ouzbèke depuis quatorze ans. Elle est entourée de ses belles-soeurs, qui ont toutes la vingtaine et vers qui elle tourne la tête avant chaque réponse. J'essaye de la rencontrer seule, mais Haqila me répond qu'en Afghanistan c'est impossible. Nous aurons donc, ici aussi, une polyphonie...
Dès les premières questions, je retrouve l'excuse de l'illétrisme dans leurs réponses évasives ou désabusées : ces dames ne sortent jamais, comment veut-on qu'elles aient des idées sur quoi que ce soit. C'est comme un alibi... Est-ce que par hasard ça les arrangerait ? Pourtant, après avoir insisté sur leur peur des commérages, elles affirment que si un vrai travail leur était proposé, elles n'en auraient cure...
Elles expliquent également que les droits des femmes consistent à assurer l'entretien de la maison et des vêtements. Elles ne sont bonnes à rien d'autre. Et Zarmina, 19 ans, attend son prochain mariage en brodant son trousseau : elle nous montre fièrement des merveilles de finesse et d'élégance sur des rideaux, des coussins, un dessus de lit. C'est pour sa maison uniquement, affirme-t-elle. Puis Haqila, intéressée, demande à tout hasard un prix, qui fuse : treize mille afghanis... 650 dollars... un an d'un salaire moyen... c'est ce qu'a obtenu une voisine pour le même genre de travaux !
Une chose me surprend tout de même : ici, comme à d'autres occasions où je me suis trouvée à discuter avec des femmes seulement, dans une pièce qui leur est consacrée, leurs voiles sont restés obstinément posés sur leur cheveux... Elles sont belles, plantureuses. Leur belle-mère à toutes, une grande et solide quinquagénaire, se joint à nous en fin de visite... Elle a eu neuf enfants, a été mariée à treize ans, et avait déjà quatre enfants lors de l'invasion soviétique. Alors, sa famille était très pauvre. Maintenant, dit-elle en montrant sa maison d'un geste, c'est tout ce qu'elle possède. Mais l'on sent qu'il y a une certaine opulence derrière cette pudeur. Comme hier, dans la famille tadjike, on nous dit que les hommes ont décidé pour qui voter. Ici, on a voté Dostum... pour assurer la paix !
Mercredi 1er juin 2005, quatorze heures : comme d'habitude après le déjeuner, nous (l'équipe des expatriés d'AMI et moi) arrivons de la guest house pour reprendre le travail au bureau. Dans la rue qui y mène, une jeep de police nous double en forçant le passage puis s'arrête devant l'entrée d'AMI. Il y a là une voiture garée, sous une housse. Deux des occupants de la jeep - uniformes bleu marine, kalachs à la main - descendent en trombe pour l'inspecter et Cécile se précipite pour arrêter ce qui pourrait bien être une tentative d'enlèvement... sous couvert de rechercher un véhicule volé... ou d'assurer la sécurité. De fait, son intervention stoppe l'élan de la maréchaussée, qui disparaît en un clin d'oeil sous les sourires goguenards des tchowkidar. Le traducteur auquel appartient cette voiture n'a même pas eu le temps d'être inquiété, si ce n'est de l'annonce claironnante de Cécile : "Mounir, I saved your car !"
Les dispositions sont prises pour mon hébergement à Mazar : on m'a conseillé la guest de l'UNICA... (ne me demandez pas, je ne sais pas ce que c'est...) Au téléphone, le responsable me dit qu'il ne peut accepter que les personnes accréditées par les ambassades, ou ayant reçu l'aval de l'officier local de sécurité de l'UNAMA. Lequel, à l'énoncé de mon identité, demande : "Vous parlez français ?" avec un certain accent anglo-saxon... En trois minutes, il me déclare qu'il n'y a aucun problème à mon accueil ! Tout bien pensé, il doit être canadien...
Quinze heures, interview avec Aman, le chauffeur qui m'a amenée jusqu'ici. Pour lui, les droits ne viendront qu'une fois que la paix sera garantie. Et puis il faut du travail pour tout le monde pour parler d'égalité... Je constate aussi, depuis deux jours, combien il est difficile d'interviewver quelqu'un par l'intermédiaire d'un traducteur (ou d'une traductrice dans le cas de Haqila): souvent mon vis-à-vis ne comprend pas vraiment le sens des questions qui lui sont posées, et le traducteur explique en donnant sa propre interprétation... J'espère que d'ici deux ans je serai capable de conduire directement mes entretiens...!
Le soir, nous voyons aux nouvelles les images d'un attentat suicide qui s'est produit dans une mosquée de Qandahar, dont la nouvelle n'était pas encore arrivée jusqu'à nous. Le passage de la police devant le bureau, ce matin, ça devait bien être une vérification de sécurité, alors... ainsi que les plantons qui se trouvent maintenant à chacun des carrefours de notre trajet...
Ce matin j'avais eu A. au téléphone pour régler quelques bricoles, ce soir c'est PL qui m'appelle... Ici, tout va bien, les gens sont merveilleux d'attentions et de gentillesse. Baisers à tous :)
Jeudi 2 juin 2005, mon dernier jour à Samangan : à quatre heures, une voiture de l'AMI monte sur Mazar-e Charif, il y a une place pour moi. Je voudrais bien faire quelques achats au bazar avant de partir, cadeaux ou tissus pour me faire tailler des perhan sur mesure. Ici, paraît-il, les patou sont à huit dollars, alors qu'ils coûtent quinze dollars à Kaboul ...et quarante à Paris ! Pourtant ils ne sont plus fabriqués dans le pays, mais au Pakistan...
Avec Qadir, nous échangeons les nouvelles : à Maimana, dans une province de l'ouest, une jeune femme de dix-sept ans a été tuée par son mari de quarante ans...
Quatre heures, c'est le départ, pour un trajet qui doit faire environ deux heures... Nous suivons la rivière vers le nord, entre des montagnes lunaires bariolées par les fleurs du printemps : des traînées de jaune, de violet, de vert sur les pierres torturées par une érosion dantesque ; des plis de montagne coupés d'un sabre de géant ; une vallée parfaitement plate, comme passée sous un énorme rouleau compresseur... Nous franchissons un passage plus étroit et les montagnes s'effacent derrière nous, dans l'immensité de la steppe... Sous un soleil de plomb, du plat à perte de vue où la route est dessinée comme une plaisanterie qu'accompagne un grotesque alignement de pilônes électriques hors d'usage...
Il est six heures et demie quand on me dépose à l'UNICA (ce qui veut dire, donc : United Nations International Community Association) de Mazar. Un grand jardin entouré de murs et quelques pavillons qui peuvent recevoir une vingtaine d'expatriés triés sur le volet... Ici, on fait dans le néo-colonial alors qu'hier à Samangan c'était plutôt style routard...
Vendredi 3 juin 2005, je vais tenter de trouver un cyber-café en ville... Peut-être aurez-vous des nouvelles rapidement !
Les attitudes des occupants de la maison d'UNICA concernant la sécurité sont très variables. Il y a ici un Français, Bertrand, qui travaille à la mise en place d'une 'filière coton' dans le nord du pays. Agronome de formation, il circule assez librement dans les campagnes en raison de son travail. Cela contraste avec les consignes qui sont données aux collaborateurs des organisations internationales. Mon voisin de couloir, un Indien, de passage à Mazar pour trois jours comme moi, a été enjoint de ne pas aller en ville, de se déplacer uniquement en convoi, et surtout de ne pas partager sa voiture avec un Afghan ! Il est offusqué : "Je viens faire une étude de terrain, je ne peux tout de même pas dire à mon interlocuteur de se débrouiller pour prendre un taxi ! Yesterday, I broke the rule !"
C'est par lui que j'apprends que la résidence possède un accès internet. Le personnel m'en montre le lieu, je m'installe et ...pas de connexion ! C'est alors que revient le garde qui me précise : "Today Friday, the internet not work... manager on holyday !" Sinon, les différents locataires donnent dans l'humour cynique, qui à proposer de récupérer un réservoir destiné aux réfugiés pour le transformer en piscine pour la résidence ; qui à raconter ses vacances dans la plus chère station balnéaire du monde ; qui à détailler les meilleures affaires pour obtenir de l'alcool pour le bar privé des résidents. Après une journée d'étude sur un échantillon d'une vingtaine d'individus, je constate que les fonctionnaires internationaux passent leur temps de repos dans une ambiance de chambrée, et le terminent en général avec une alcoolémie digne du capitaine Haddock...
Le détail qui caractérise le fonctionnaire international en mission afghane, c'est le talkie-walkie qui lui permet de convoquer son chauffeur à chaque fois qu'il veut sortir : "Let me just call the car...!" Soit dit en passant, je profite de cette disponibilité quasi magique pour me procurer en ville des piles qui conviennent à mon appareil photo... Et voilà le résultat. Ici, comme à Samangan, et pas comme à Kaboul, le jardin est traversé de petits canaux qui sont quotidiennement alimentés par le système traditionnel de distribution, adminitré par le mirâb, le maître de l'eau du secteur.

Le jardin à Mazar...
   Le jardin à Mazar...

Comme à Samangan, comme à Kaboul, il y a des animaux en liberté dans les jardins : ici, ce sont des pintades et des lapins... Il y a aussi des colombes blanches partout, ainsi que des tourterelles. Je retrouve mes vacances d'enfant dans le sud-ouest de la France...
Jasmine est une canadienne qui fait de la formation pour les prochaines élections. Elle raconte son expérience de l'élection présidentielle avec passion et humour. Elle était alors responsable de la comptabilisation des résultats à Sar-e Pol, pas très loin de Mazar. Je lui demande si elle s'est sentie menacée à l'occasion et elle répond en riant : "Oui, le maire de la ville, à un moment il s'est mis à parler devant moi à une autre personne, je ne comprenais pas grand chose mais il avait l'air énervé, alors j'ai demandé en souriant en douce à l'interprète si c'était des menaces, et il m'a répondu affirmativement sur le même mode !" Elle a eu des mots avec lui, et lui a fait remarquer que si elle était à ce poste, et pas lui, c'est qu'elle
n'avait aucun intérêt personnel dans le résultat. A la fin des opérations, l'homme est pourtant venu la trouver pour la remercier de son bon travail. Demain Jasmine va à Kaboul pour quelques jours de formation des fonctionnaires qui vont préparer le scrutin parlementaire. Ce soir, elle m'a proposé de disposer de sa chambre pendant ce temps...

Merci, Jasmine !
   Merci, Jasmine !
Samedi 4 juin 2005, il fait chaud à Mazar, mais un joli vent du nord adoucit les nombreux coins d'ombre sous les arbres. J'essaie de mettre sur pied quelques entretiens intéressants, et de décider si je rentre à Kaboul lundi ou vendredi... C'est un dilemme.
Midi : Fernanda, une des locataire de la guest, appelle pour prévenir qu'elle passe me prendre dans cinq minutes pour aller au bazar acheter du tissu ! Je me dépêche de fermer mon ordi... Au bazar, je trouve un joli imprimé qui pourra devenir pirhan avec un tamboun blanc, le tout pour dix dollars de métrage. Au retour, déjeuner rapide et je m'installe pour reprendre mon dialogue avec vous... Mais c'est fini, mon joujou portable ne s'allume plus...! Peut-être que j'ai omis de le brancher sur un stabilisateur, ou simplement qu'il ne supporte pas la chaleur... Résultat : c'est dix jours plus tard que je reprendrai ces pages, sur un ordi qu'on me prêtera. Un peu moins de spontanéité, un peu plus de synthèse... pour rattraper le temps perdu. Entretemps, j'ai réappris à me servir d'un crayon !
Dimanche 5 juin 2005, extraits de mes notes : Faire le point... Immobilité forcée : pas de voiture, pas de traducteur, pas de rendez-vous, pas d'internet, pas d'ordinateur... Revenir au papier... pas de bic bleu... écrire au rouge... Agacement, frustration, vais-je pouvoir réparer ? Batterie ? Chargeur ? Alim ? Dans les deux premiers cas l'espoir est raisonnable... Dans le troisième, je crains le pire ! Ouvrir la bête ? Tâtonner à la recherche d'une pièce qui aurait sauté ? Risquer de faire sauter aussi le disque ? Attendre la pièce ? Combien de temps ? Ou plutôt chercher tout de suite à m'en procurer un autre ?
Pas de panique, ça faisait partie des possibilités... Mais tout de même, quarante-huit heures au moins sans travailler... Ici, ça ne paraît rien ! Mais pour mon budget, ce sont des journées à cinquante dollars au moins, à la guest house des UN... En fin de journée, un des gardes m'annonce qu'une étudiante de la fac de journalisme de Mazar viendra demain matin pour me servir de traductrice. Ouf !
C'est ça, le voyage ! Arriver dans un endroit sans en connaître plus que des récits qui restent à fleur de conscience. Et puis l'on y plonge... la vibration des habitants à la poursuite de leur vie, le miroitement des monuments chargés d'ans ou le camouflage anti-intrusion d'habitations jalouses que l'on ose pourtant pénétrer. Kaboul, la ville des montagnes, telle Genève, avec la chaleur et les couleurs en plus... la poussière aussi ! Pas de lac, mais beaucoup plus de verdure, et des taxis partout.
Samangan, ce serait plutôt Villeneuve-sur-Lot, ses avenues commerçantes et ses villas bourgeoises, sa campagne à portée de chaussures et son pont de brique supplanté par le modèle en acier ; sa place du marché... ses écoles et ses hôpitaux qui en font l'importance dans la province.
Mazar, c'est sa mosquée aussi renommée que la basilique de Saint-Jacques de Compostelle ; on y vient de loin pour faire ses dévotions au noble compagnon du Prophète qui repose ici ; la cité s'enorgueillit de son histoire illustre, de son marché bien pourvu, de la douceur de sa vie... C'est qu'on en a vu passer, des conquérants, après qu'Alexandre eut fondé la ville !

Le tombeau du saint homme
   Le tombeau du saint homme

A l'instar de toutes les maisons afghanes, le domaine de la résidence est entouré de hauts murs en brique replâtrés de torchis. Ici, le faîte est en outre surmonté d'une frise de barbelés, du plus bel effet... Pour relativiser cette prudence, ou celle qui consiste à inspecter à l'aide d'un miroir coudé le chassis de toute voiture qui passe le portail (de peur qu'elle n'amène une mine qui y aurait été collée pendant le trajet), il existe à l'arrière du jardin, sous ma fenêtre, une petite porte découpée dans le mur, dont le battant est seulement coincé d'une pierre... Comme à la 'Bonne Maison', à Chanteloup... "Promenons-nous... dans les bois..."
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